Fleurissent dans le jardin du voisinage;
Dans le fond, buissonneux, familier,
Le rocher monte vers le ciel;
Et, ceint d'une haute forêt,
Couronné du burg médiéval,
Le contour du sommet se prolonge
Jusqu'à s'unir à la vallée.
Et cela embaume comme jadis,
Quand nous connaissions les peines d'amour
Et que les cordes de ma harpe
Rivalisaient avec le rayon du matin;
Quand le chant du chasseur, hors du hallier
Résonnait à pleins poumons,
Pour enflammer, réconforter
Selon que le désirait notre coeur.
Or, puisque les forêts éternellement reverdissent,
Prenez courage et suivez leur exemple;
Ce que vous avez naguère goûté pour vous
Peut se goûter aussi dans les autres.
Personne alors ne nous accusera plus
De vouloir pour nous seuls le plaisir;
À tous les moments de la vie,
Il convient de savoir jouir.
Et avec ce détour de mon chant
Nous voici de nouveau chez Hafiz;
Car il sied de goûter l'achèvement du jour,
Avec ceux qui connaissent le plaisir.
Goethe, Le Livre du chanteur
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